Lola


​Salut Lola, merci d’avoir participé au projet, cela a-t-il été un défi pour toi ou trouves-tu l’exercice plutôt naturel?

Salut Jonathan ! Merci de m’avoir présenté ce projet. Si je me souviens bien, ma réponse avait été spontanément positive lorsque tu m’en as parlé la première fois. Un élan naturel m’y a instinctivement poussé, mais c’était quand même néanmoins un défi pour moi, puisque je suis quotidiennement à la pointe de la sophistication !
Il est vrai que malgré mon enthousiasme, j’ai un peu appréhendé le jour du shooting car j’étais encore enrhumée, fatiguée, émotionnellement tourmentée… Et comme chacune de mes humeurs et dispositions se lisent sur mon visage, je me suis dit que, de toute façon, le résultat ne tiendrait pas tant au fait d’être maquillée ou non, mais plutôt à l’humeur du jour. Et avec cette balade dans les jolis coins de Paris, elle était plutôt bonne mon humeur !
En me voyant sur les photos je suis partagée entre l’envie de me recoiffer et de me recoucher, et l’envie de m’adoner plus souvent au No Makeup Day dont tu me parlais. Car finalement c’est un splendide exercice de lâcher-prise, et je suis ravie de l’avoir fait !

Je ne pense pas que je me serais si facilement prêtée au jeu il y a quelques années, mais en grandissant je me rends compte que si l’idée du beau en général m’est importante, le vrai m’intéresse davantage. Et je crois que c’est pour ça que je t’ai dit oui.
Et puis le maquillage peut être sacrément traitre : certains jours je suis belle sans et d’autres jours scandaleusement moche avec ! Alors il valait mieux que j’en fasse un jeu…

Quelle est ta relation avec le maquillage dans la vie de tous les jours?

Ah mon dieu, j’adore ça ! L’utilisation en général des cosmétiques à des fins esthétiques, mais aussi thérapeutiques et même spirituelles, me fascine totalement. Je raffole de couleurs vibrantes, de lignes affirmées, de volumes harmonieux, de contrastes de matières… Le maquillage étant de nos jours ultra sophistiqué, je peux y retrouver mon univers esthétique, et en jouer !

Outre les frustrantes obligations professionnelles, où je me dois de maintenir un ennuyeux équilibre « ni trop, ni trop peu », et effacer toutes traces de fatigue ou de personnalité, crois-moi que lorsque j’en ai l’occasion et l’inspiration, je n’hésite pas à jouer avec mes pinceaux. Me coller du gloss violet sur les paupières ou des paillettes dorées dans les sourcils, ça ne me fait pas peur ! Aller jusqu’à tomber dans le subversif, tout en restant élégante, pour moi, c’est ce qui rend le côté superficiel du maquillage intéressant.
Ce que j’aime avec le maquillage, au même titre qu’avec les vêtements ou les accessoires finalement, c’est qu’il y a mille combinaisons possibles pour se réinventer. J’ai horreur de penser le maquillage en tant que simple routine d’embellissement et je suis d’ailleurs rarement maquillée de la même façon d’un jour à l’autre. Lorsque je suis libre de tout engagement professionnel, c’est le jeu avant tout, sans règles, sans genre. Le contraste me plait: aussi je peux porter des tenues aux codes très masculins et me faire une bouche rouge laquée ultra féminine à midi, ou inversement, être habillée comme une poupée et à peine maquillée, à minuit. Ou bien ne pas me maquiller du tout ! En fait tout dépend de mon humeur et de mon émotion du moment.

Si j’en joue beaucoup aujourd’hui, ça n’a pas toujours été le cas: quand j’étais plus jeune, ma mère m’a souvent dit que j’étais trop maquillée, que j’étais plus jolie sans. Je n’étais pas d’accord, parce que je trouvais que le geste de coquetterie n’avait rien à voir avec la beauté d’une personne. C’est juste un formidable outil de confiance en soi et d’acceptation sociale.
Pour moi, choisir de se maquiller ou de ne pas se maquiller, ce sont des moyens d’exprimer sa créativité, sa liberté, sa personalité; ça va plus loin que la simple question de l’embellissement. Et par les temps qui courent ça peut même être des gestes magnifiques et super engagés.

Encore une fois merci pour tout.

Lieu du shooting:
Palais de Tokyo / Port Debilly / Le Louvre, 75000 Paris